Claude, tu es à l’office du tourisme depuis 1983, comment nait le désir d’être guide-conférencier et quelle formation faut-il pour le devenir ?
Chaque guide a son propre parcours. Personnellement, originaire de Bretagne, j’ai vécu à Montpellier puis en Seine et Marne avant d’arriver ici. Dès mon arrivée, j’ai ressenti une véritable passion pour Lyon, c’était une découverte formidable.
Licence de langues en anglais et espagnol en poche, j’ai fait une candidature spontanée à l’Office du Tourisme (à l’époque Syndicat d’Initiative !), qui m’a reçue et donné des directives pour intégrer le bureau des guides conférenciers. Et je me suis formée, notamment dans les livres. Quand je me suis estimée prête, j’ai passé un examen avec l’office, puis un concours préfectoral pour obtenir ma carte professionnelle. Enfin, j’ai passé le concours des Monuments Historiques avant d’entreprendre une licence d’histoire de l’art.
J’ai découvert ce métier en le pratiquant. Il me correspond bien, et quoique très timide, je ne le suis plus lorsque je parle devant les groupes avec lesquels je développe la plupart du temps une relation d’empathie, de partage. C’est un métier difficile, incertain (comme on a pu le voir avec le covid), précaire pour beaucoup de guides indépendants, mais c’est un métier de passionnés.
Assez exigeante avec moi-même, en recherche de perfection, j’ai sans cesse la volonté d’améliorer, d’enrichir en me questionnant sur la visite, en m’informant sur l’actualité. Il n’y a pas de routine : je peux faire 3 visites successives du Vieux-Lyon, elles seront différentes !
Il y a une évolution du métier de guide-conférencier et des visites proposées au sein d’ONLYLYON Tourisme vers plus d’expérientiel. Cela répond-il à de nouvelles attentes du public ?
Cela répond clairement à un besoin des visiteurs, et cela permet de se démarquer des autres visites classiques. Nous avons aussi envie de sortir des sentiers battus. Par exemple avec la visite « Les Secrets de la Gastronomie lyonnaise », on a cette marque de connaissance historique et patrimoniale mais les dégustations apportent une touche d’originalité, d’interactivité et de convivialité dans la visite.
Le public est aussi plus exigeant, il nous pousse dans nos retranchements, nous fait évoluer.
Et il y a aussi l’approche de la nouvelle génération de guides, volontaire et déterminée, qui souhaitent faire évoluer les choses. C’est une richesse, cette complémentarité, cette ouverture d’esprit, cette bonne entente des guides. Il y a une bienveillance dans l’équipe qui favorise la créativité.
Peux-tu nous parler de tes projets de visites ?
Beaucoup de nouvelles visites viennent d’être créées, ou remises au goût du jour, comme celle sur les quais de Saône. Nous allons prochainement proposer une visite de La Cité Internationale. Visite qui avait été proposée à la création de la Cité, mais qui va être relancée et réadaptée à l’évolution du site. C’est très intéressant de reproposer des visites en les réactualisant en fonction de l’évolution d’un site ou d’un quartier.
En revanche, d’autres visites comme les hôtels particuliers de Bellecour sont en pause car liées aux changements du quartier (rénovation du Musée des Tissus, restauration et transformation des bâtiments qui sont désormais fermés au public). Une visite évolue avec la ville.
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